Le Mont-Blanc. Ce simple nom fait rêver. Les écoliers apprennent que c’est la plus
haute montagne d’Europe avec ses 4808m. Les responsables marketing se battent
pour poser ce nom sur leurs produits. Les maires se chiffonnent pour l’accoler
au nom de leur ville.
Le Mont-Blanc fait aussi rêver les Alpinistes et pseudos
alpinistes. Certains veulent le grimper pour pouvoir le mettre sur leur CV.
D’autre veulent le grimper par défi ou simplement parce qu’il est la !
Mais ce rêve qu’est gravir le Mont-Blanc peut vite se
transformer en cauchemar. En témoigne le texte très juste de Jean
Annequin : http://jeanguide.over-blog.com/m/article-119468681.html
Il existe de nombreux itinéraires et différentes manières de
gravir le Mont-Blanc. En voici une qui permet d’éviter le spectacle de la cour
des miracles de la voie normale.
Au printemps, lorsque les conditions sont réunies, avec une
pré-acclimatation, une bonne caisse physique et un bon niveau à ski il est
possible de réaliser l’Aller/ Retour dans la journée. C’est ce que nous avons
fait le 12 juin dernier avec Paul Roumégoux, Mathieu Portefaix et Ena Vrbek.
Partis avec la première benne de l’Aiguille du midi, la
montée à l’épaule du Tacul s’effectue tout le long avec les peaux de phoques.
Le maudit est un peu plus raide et il nous faut déchausser
pour enfiler les crampons.
Une fois à l’épaule nous garderons les skis au pied jusqu’au
sommet. (Les couteaux peuvent être utiles dans le mur de la côte).
Les nombreux nuages du début de journée nous ont longtemps
fait douter mais c’est sous un soleil radieux que nous arrivons au sommet.
Sourire aux lèvres, il nous reste le meilleur : la
descente à ski de la face Nord.
Pas extrême, jamais très raide, cette descente est
simplement magnifique.
L’itinéraire est long et grandiose. La poudreuse du jour
nous offre même le plaisir de se lâcher en grandes courbes. Il faut être
concentré et vigilent pour certains passages (rimaye, séracs, chute dangereuse)
mais à part ça ce n’est que du plaisir.
Le crux de la descente se situe sous le refuge des grands
mulets, au passage de la jonction. Les trous sont bien ouverts et quand il est
un peu tard dans l’après-midi, il ne faut pas hésiter à se ré-encorder.
Nous
remettons les peaux de phoques sur une centaine de mètres de dénivelé pour
ensuite traverser sous la face nord de l’aiguille du midi avant de rejoindre le
plan de l’aiguille.
Après 2500m de descente à ski, la benne nous repose en
douceur au centre ville de Chamonix.
Réaliser son premier Mont-Blanc de la sorte est assez
classe. N’est-ce pas Mathieu ? Lorsque les conditions sont parfaites comme
en ce printemps 2013 la journée devient magique.
Ca méritait bien une bonne bière ;)