Nous
voilà partis pour le camp de base avancé de la face sud de l’Annapurna. Le
sourire n’est la que pour les photos de Jean-Yves.
Depuis une semaine que
l’anticyclone squatte sur le Népal, nous voyons notre objectif s’assécher,
s’empierrer. Il est délicat de trouver les mots pour décrire réellement et avec
justesse la face sud de l’Annapurna. Disons simplement qu’en bonnes conditions
cette muraille doit être sacrément impressionnante et que ce 26 septembre 2015,
elle est terrifiante !
Mais
nous ne sommes pas venus acheter des épices ni du terrain comme dirait papa
barbu, alors en avant Guingamp (celle la est de Cédric Perillat !!)
Notre
tactique de guerre est assez simple : Grimper de nuit à l’abri des chutes
de pierres et dormir la journée au soleil.
Nous
y sommes, au pied du mur, en pleine nuit à la rimaye de l’Annapurna. Drôle
d’ambiance. Les premières pierres nous évitent par chance. Pas facile de
trouver la motivation. Il faut toute la fougue de max pour passer cette rimaye
déjà bien raide. En second avec le sac rempli de 5 bivouac, l’effort paraît
extrême. Très certainement amplifié par cette boule qui ne veut pas dégonfler
dans mon petit estomac.
Le
lever de soleil dans cette face sud nous redonne du baume au cœur. Majestueux.
Nous
trouvons rapidement l’abri de notre
bivouac baptisé le « Bunker ». Un peu moins sympa que le night club
homonyme de la rue des moulins, nous sommes cependant aux premières loges pour
le spectacle de chutes de pierres et de séracs. Un après midi de chien avec un
moatt’ malade et nous 3 pas très frais.
La décision est prise. Nous attendons
que le soleil quitte la face et nous redescendons en rappel.
Les
conditions ne sont pas la, le niveau d’engagement est bien trop élevé !
Mais
restons réalistes et n’exigeons pas l’impossible. Cette face de rêve ne se
transformera pas en cauchemar. Plutôt qu’un échec cuisant, retenons une
expérience enrichissante. La préparation sophistiquée ainsi que le travail
personnel nous aura beaucoup apporté. La pilule est d’ailleurs plus facile à
avaler. Reste maintenant à réfléchir à nos réelles motivations.
Personnellement,
d’autres montagnes me font vibrer, d’autres manières de m’engager me font plus
envie. Alors cette face sud, va rester un essai non transformé… au moins pour
quelques années !!