Le ski de pente raide est une facette de l’Alpinisme. Que l’on parle de ski de couloirs, ski extrême ou encore freeride, le jeu est le même : Descendre à ski par un itinéraire raide et engagé où la chute est à éviter fortement. Une bonne technique du ski, une connaissance de la nivologie et un peu d’engagement mental sont des qualités bien nécessaires pour cette discipline. Comme en escalade et alpinisme, les itinéraires de ski ont des cotations de difficulté qui dépendent de la longueur, le degré de pente, l’exposition… Dans le massif du Mont-Blanc, il existe de nombreux itinéraires de pentes raides, tous plus mythiques les uns que les autres. Mais en ce début d’hiver les conditions ne sont pas vraiment au rendez-vous.
Certes un poil à la mode cette année mais tellement uniques, les dolomites nous attirent … Nous rêvons de plonger nos spatules dans ces couloirs mythiques et tellement esthétiques… Cette région d’Italie peut certainement être considéré comme la Mecque du ski de couloir. De part la morphologie et l’accessibilité en remontées mécaniques aux itinéraires les plus fous.
Pour un bon ski trip il faut déjà une bonne équipe. En plus de ma petite personne, notre équipe est composée de Ena Vrbek (Secouriste en montagne); ce bon vieux Thomas Gautheron (ingénieur risques naturels et partenaire des premières virées en pente raide) et 2 collègues de travail du GMHM (néanmoins amis) : Sébastien Moatti (fraichement diplomé du BE Ski Alpin) et Arnaud Bayol (monsieur 100000 volts).
Et le lien Youtube :
https://www.youtube.com/watch?v=tdijhryoZ14
Mardi 25 février, premier jour de ski. Nous partons pour le secteur de Sella qui concentre la majorité des couloirs mythiques du coin. Le vrai objectif de ce ski-trip est la descente à ski du couloir Holzer. Les collègues du groupe, ayant skié cet itinéraire en 2006 en préparation de la Nouvelle-Zélande, nous ont bien mis l’eau à la bouche. « Imaginez un couloir orienté nord, très étroit entre le magnifique rocher des dolos, 600m de long à 45° en moyenne avec un crux à 50° et un petit rappel au milieu. Le tout avec une approche de 5 minutes ». En effet, une fois en haut du téléphérique de Sass Pordoï, il suffit de se laisser glisser une centaine de mètres, bifurquer à gauche et vous voilà au sommet de l’itinéraire ! Le premier téléphérique part à 9H00, nous sommes dedans, prêt pour une belle journée ensoleillée. Nous avions prévus de nous échauffer dans un autre itinéraire, moins soutenu, le couloir Joël qui s’accède depuis le même téléphérique. Le problème est que ce couloir est orienté Sud et qu’il a fait grand beau et assez chaud les 2 derniers jours. A 9h du matin, le couloir est rempli de traces regelées, inskiable ! Il faut attendre que le couloir décaille. Dans la benne nous rencontrons l’auteur du Topo à skis des dolos. Un guide de montagne super sympa. Il nous informe que le Holzer est en super condition, tellement enneigé qu’il passe intégralement à skis, sans rappel. Quel Luxe.
La décision est donc prise d’aller « s’échauffer » dans le projet de la semaine : le couloir Holzer ! Les premiers virages nous mettent en confiance. L’itinéraire est effectivement en super condition. Une neige soufflée dure, accrocheuse, avec un peu de poudreuse par endroits. Un régal. Après quelques précautions, nous nous lâchons et réglons ce couloir en grandes courbes. Un pur plaisir. Après le couloir nous skions le bas du vallon pour rejoindre télécabines et télésièges qui nous ramènent au Saas Pordoï. Superbe entrée en matière.
Il nous faut déjà rentrer à Chamonix, avec des courbatures dans les jambes, un grand sourire et des projets pleins la tête. Il nous reste tellement de secteurs à découvrir, de couloirs à explorer dans ces magiques dolomites que nous reviendrons… l’an prochain.
Tonio