Chamonix est la capitale mondiale de l’Alpinisme. Les nombreuses
remontées mécaniques vous portent en altitude en un éclair. La haute montagne
devient un terrain de jeu à portée de main. L’exceptionnel accessible. Les
avantages de ce Disneyland de la montagne sont indéniables. Il est possible de
se régaler du granite en face Sud de l’aiguille du midi, comme si on allait en
couenne entre copains. Mais les inconvénients sont aussi présents. Entre le 14
juillet et le 15 aout, la fréquentation bat son plein dans les rues de Chamonix
mais aussi dans les montagnes alentours. Ce rêve de granite peut alors virer au
cauchemar lorsqu’il faut faire la queue le matin pour prendre la benne, faire
la queue dans la voie, faire la queue pour redescendre en téléphérique, faire
la queue au bar pour boire une bière… La montagne sauvage, l’isolement que l’on
recherche parfois s’éloigne un peu.
Avec Ena et Thomas, nous cherchions une autre approche. Quelque raisons
métaphysiques : ne pas payer pour accéder à la haute altitude, avoir un
impact écologique limité sur notre mère nature… En vrai, nous voulions juste
être tranquille en montagne, loin des foules !
1er acte à la maison. Nous choisissons l’arête NE de
l’aiguille de l’M, un vrai classique. Mais pour changer un peu notre approche,
nous partons à pied depuis la maison des Praz.
Il faut quand même bien 3h pour
atteindre le pied de l’arête (en passant par le montenvers). Ensuite ces 200 m
de superbe escalade à l’ancienne nous occupent 3h. Nous prenons le temps. Pas
de course à la performance mais un régal de granite avec une ligne logique et
très peu de protections en place jusqu’au sommet de l’aiguille de l’M (2844m).
La descente, d’abord par la voie normale, puis par le couloir de la buche est
assez « montagne ». Il ne reste plus qu’a descendre jusqu’au village
de Praz (4h depuis le sommet). Les pieds un peu usés mais le sourire aux
lèvres, nous finissons notre journée « zéro pollution » par aller
boire une bière aux rhodos… à pied ;)
2eme acte. L’impact écologique en prend un coup car nous décidons de
rouler jusqu’en suisse. 1h15 de voiture pour Chamonix-Champex. L’objectif est
la traversée des Ecandies. Le topo la vend comme « Une chevauchée
fantastique entre ciel et terre, en pleine nature sur un cailloux remarquable. »
La marche d’approche dans le magnifique vallon d’Arpette nous réveille en
douceur. Il nous faut 2h30 pour atteindre le pied de la traversée Sud-Nord des
Ecandies. Pas de téléphériques, encore moins de monde… on est bien en montagne.
Le rocher est vraiment beau dans cette traversée qui monte et qui descend entre
ces gendarmes de granite.
En 2h30 nous sommes au sommet sud des Ecandies
(2850m). Un itinéraire très ludique voir fun avec le passage du « saut de
l’ange ». Quelques rappels et un peu de désescalade par des vires nous
ramènent dans le beau vallon que nous redescendons jusqu'à la voiture (2h30
depuis le sommet). Aucune cordée rencontrée un 19 juillet, du soleil et du
granite quatre étoiles et le sourire pour tout le monde : Mission
accomplie.
Pour conclure, si la foule estivale vous fait peur et que vous
recherchez un peu d’isolement et d’aventure, sachez que même dans le massif du
Mont-Blanc, il existe des solutions, en cherchant un peu et en changeant
d’approche. A bon entendeur…
Matériel (pour les 2 courses) :
-
1 brin de corde à double de 60m.
-
1 jeu de camalots du 0,4 au 2.
-
1 petit jeu de coinceurs.
-
6 dégaines.
-
Crampons et piolet léger en
fonction de conditions.
-
Topo : « Sommet du
Mont-Blanc, les plus belles courses de Facile à Difficile,
Laroche-Lelong ».
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