« Mais comment ça s’appelle déjà cette figure de style
qui consiste à rapprocher Deux termes que leurs sens devraient éloigner ? »
Un peu comme une obscure clarté ou encore quand il faut se
hâter lentement…
Un coup de fil à Max Bonniot, qui tient aussi bien la plume
que les pioches, me confirme qu’il s’agit bien d’un oxymore.
Certes « Crochues-Bérard » est une rando assez
parcourue de la Vallée de Chamonix. Mais quand les conditions sont démentes
comme ce vendredi 8 février, cette sortie en montagne se transforme en une
« classique exceptionnelle ».
Pour notre expédition sur le Latok II en mai dernier, nous
avons reçu une aide financière de la société UGITECH. En contrepartie, jeudi 7
février, nous leur avons proposé une soirée avec projection du film de l’expé
ainsi qu’un débat/conférence sur la prise de décisions en montagne.
Olivier Bletton, Vincent Thiébaut et Jean-Claude Sibuet,
présents lors de la conférence avaient bien envie de mettre en application
cette idée de prise de décisions en montagne. L’idée était de faire une belle
randonnée à ski dans la vallée de Chamonix, en utilisant les remontées
mécaniques pour rallonger la descente et/ou raccourcir la montée (ça dépend du
point de vue).
Le contexte est assez simple : il a neigé en abondance
en montagne et les faces sont bien chargées. Cependant le Bulletin de Risque
Avalanche annonce un risque limité de 2 sur 5 et la météo prévoie une fenêtre
de ciel bleu.
Nous décidons donc d’aller sur l’itinéraire classique de
« Crochues-Bérard », en espérant trouver de la bonne neige dans les
descentes versant Nord.
Après avoir pris les remontées mécaniques de la Flégère,
jusqu’au sommet du télésiège de l’index, nous mettons les peaux pour 400m de
montée jusqu’au col des aiguille crochues (2704m). Comme prévu la neige est
abondante mais semble assez stable. Les derniers 50m à pied sont assez sympas.
Il y a tellement de neige fraiche qu’il faut creuser une sorte de tranchée pour
pouvoir faire la trace !
La descente de l’autre côté nous fait oublier les efforts de
montée. Pas une trace et une poudreuse de cinéma. Génial…Dément…Mythique…
C’est tellement bon que nous ne suivons pas l’itinéraire
normal (à droite, sous l’aiguille du Belvédère), nous descendons jusque
dans la combe de la Balme.
Nous remontons ensuite par la combe d’envers Bérard , 500m
de dénivelé en direction du col de Bérard (2450m).
La descente dans la combe de Bérard qui suit est un peu plus
tracée par les skieurs qui ont choisis l’itinéraire normal, mais il reste
largement de quoi se régaler.
Nous nous laissons glisser jusqu’au fond du vallon de Bérard
et par un chemin jusqu’au hameau du Buet. Le sourire est encore accroché aux
oreilles pour aller boire la bière.
Au final, 900m de dénivelé à la montée et 1800m de descente
avec une neige de rêve, deux des participants qui disent « c’est la
meilleure rando que j’ai jamais faite »
Une bonne décision…en montagne ;)
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